Le
taux de réponse au placebo chez l’enfant et l’adolescent
Lewis DW, Winner P, Wasiewski W.

The placebo responder rate in chidren and adolescents
Headache 2005; 45: 232-238

L’analyse de 14 essais randomisés contre placebo étudiant les traitements de crise de la migraine (ibuprofène, paracétamol, sumatriptan oral et nasal, naratriptan, rizatriptan), portant sur 1 450 enfants, montre un taux de réponse au placebo supérieur à 50 % alors que les essais chez l’adulte montrent un taux de 35 %.
Cette différence peut s’expliquer de plusieurs façons :

  1. Les critères méthodologiques employés
    L’utilisation d’échelle de douleur à 4 niveaux (pas de douleur, légère, modérée, sévère) n’est pas assez sensible pour marquer les différences.
    Le nombre de patients ayant un score douleur à zéro devrait être un critère principal et non secondaire pour montrer une différence avec le placebo.
    La précocité de la prise médicamenteuse (dans les premières 30 min de la crise) est un élément essentiel à préciser car sinon les chances de succès sont réduites.
    Le critère secondaire des essais cliniques devrait intégrer le « handicap à 2 heures » dans la comparaison avec le placebo.
    Les symptômes associés : phono photophobie, nausées, vomissements devraient également faire partie des critères secondaires.
  2. La sélection des patients
    La plupart des études incluent des enfants âgés (12-17 ans) et pas assez de plus jeunes (6-12 ans).
  3. L’éducation des patients
    Il faut préparer les enfants à décrire la réalité des effets observés et non ce que souhaite entendre l’évaluateur.
  4. La sélection du site
    L’expérience des centres habitués à recevoir des enfants est essentielle car les taux de réponse au placebo sont plus faibles que dans les centres recevant habituellement des adultes.